Au chic parisien.
Quand en 1800, le modiste de Marie-Antoinette, Rose Bertin, revient d'exil à Paris, la mode a bien changé, à l'instar de la société.
De nouvelle modistes tiennent le haut du pavé. Elles sauront se rendre indispensables à la Cour, d'autant plus que les dépenses somptuaires sont encouragées. Arbitre du bon genre, Joséphine ne jure que par le tailleur pour dame Louis-Hippolyte Leroy.
Quant aux femmes plus économes, elles s'adressent à madame Germond, marchande de frivolités ou à madame Despeaux, qui invente le bonnet.
Cette robe et son " bas de robe " (ou traîne) sont en Gros de Tours
brodé de fils et de paillettes d'or et d'argent avec des cabochons de
cristal. Les somptueuses broderies reproduisent des rameaux et des
branchages, associés à une bordure de fleurs de lotus et d'œillets dans
le bas.
Louis-Hippolyte Leroy fournit en 1804 le costume du sacre
mais il est aussi un homme indispensable qui sait flatter son auguste
cliente et lui vendre des toilettes dont les tissus coûtent très cher,
profitant de la passion de Joséphine pour la mode.
De nombreuses gazettes, comme le Journal des dames et de la mode de Pierre La Mésangère, qui paraît tous les cinq jours avec deux gravures en couleurs, diffusent les nouveaux modèles parisiens. Mais il faut attendre deux ou trois ans pour qu'ils soient portés par les bourgeoises de la rue du Sentier ou de la rue Vaugirard ; un peu plus longtemps encore en province...
Paris reste le temple de la mode avec ses 2 400 tailleurs. Rien qu'au Palais-Royal, on trouve 6 marchands d'étoffe, 8 boutiques de mode, 2 merciers, 3 chapeliers, 4 marchands de perruques, 12 marchands d'habits et 4 marchands de bottes !
Les femmes modestes se fournissent chez les marchands de la rue Saint-Denis et font confectionner leurs vêtements par des couturières à la journée, quand elles ne le font pas elles-mêmes.
Source : La vie des Français au temps de Napoléon.
http://www.musees-nationaux-napoleoniens.org